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Publié le 17/04/2023

« Bruxelles Formation se veut partenaire des employeurs. Ceux-ci ne font pas suffisamment appel à nos services, alors qu’ils sont toujours les bienvenus pour de nouvelles formations. » C’est l’appel que lance Olivia P’tito, directrice générale de Bruxelles Formation, l’organisme en
charge de l’organisation des formations professionnelles dans la capitale.

Les employeurs se plaignent régulièrement de ne pas trouver la main-d’œuvre adéquate sur un marché du travail tendu. Le nouveau contrat de gestion 2023-2027 de Bruxelles Formation prévoit justement de mieux s’aligner sur les besoins des employeurs. « Nous proposons des formations sur mesure et cela fonctionne bien », assure Olivia P’tito, exemple à l’appui. Ainsi, l’hôpital Érasme a fait appel, il y a huit ans, à Bruxelles Formation pour obtenir des secrétaires médicales. « Nous avons mis en place une formation qui depuis lors ne s’est jamais arrêtée. L’expérience a été renouvelée avec d’autres grandes entreprises comme la Stib, la SNCB, Engie ou encore Veolia. Le dispositif pourrait également s’appliquer aux PME, si elles se mettent ensemble. »

Objectif atteint

D’après la version préliminaire du rapport annuel 2022 de Bruxelles Formation, 14.645 chercheurs d’emploi ont été formés par Bruxelles Formation l’an dernier, soit 6% de plus qu’en 2021. L’objectif pour 2023 est de remonter à 16.000 formations, qui est le niveau qui prévalait en 2019, avant la crise du covid.

Le taux de sorties positives est également jugé satisfaisant. C’est la proportion de chercheurs d’emploi dont la formation a débouché sur un emploi d’un mois minimum ou sur la reprise d’une autre formation. Ce taux de sorties positives est de 68,3%, assez proche de celui de 2021
(70,4%).

Équivalence des diplômes

Parmi les chercheurs d’emploi en formation en 2022, 62,5% disposent d’un faible niveau de scolarité (primaire ou secondaire inférieur) ou de diplômes non reconnus. Ce dernier aspect préoccupe Olivia P’tito. « 40% des demandeurs d’emploi inscrits chez Actiris sont titulaires de diplômes étrangers non reconnus, c’est un véritable gâchis de compétences. »

Elle pointe la Fédération Wallonie-Bruxelles, dont dépend la reconnaissance des diplômes. « Les choses n’avancent pas assez vite. Il faut être à la hauteur des enjeux de valorisation des compétences des chercheurs d’emploi à Bruxelles. »

La directrice générale épingle en particulier les métiers de la santé. « Les besoins sont tels que reconnaître les compétences acquises à l’étranger est d’utilité publique. Or je ne vois pas une grande mobilisation. Par exemple, on n’a toujours pas de passerelles systématiques lors d’une reprise d’études. »

La barrière du néerlandais

La faible mobilité des demandeurs d’emploi entre les Régions est un autre écueil souvent évoqué. Sachant que les travailleurs bruxellois sont les plus mobiles du Royaume, il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas de même pour les chercheurs d’emploi bruxellois, « à condition qu’on leur en donne la possibilité », insiste Olivia P’tito.

Bien souvent, c’est la connaissance insuffisante du néerlandais qui pose problème. À partir de septembre prochain, Actiris entend procéder à l’évaluation systématique des connaissances linguistiques et numériques des chercheurs d’emploi dans la capitale. « Une fois cette évaluation réalisée, nous sommes prêts à leur proposer des formations », indique Olivia P’tito.

Les connaissances linguistiques constituent également le principal obstacle pour les réfugiés ukrainiens (qui sont majoritairement des réfugiées) souhaitant accéder à un emploi. Les cours de français sont actuellement les plus demandés. Un certain nombre parmi ces Ukrainiennes travaillaient précédemment dans la construction et disposent déjà de compétences à faire valoir.

Fusionner avec Actiris ?

Au niveau institutionnel enfin, l’idée d’un rapprochement, voire d’une fusion entre, Actiris et Bruxelles Formation revient régulièrement sur la table. Une idée qui n’emballe guère la directrice générale de Bruxelles Formation. « Cela ne me semble pas souhaitable tant qu’on ne m’a pas démontré qu’un seul service public serait plus efficace. »

Les deux institutions sont liées depuis 2012 par un accord de coopération, qui est en train d’être mis à jour. « L’un a besoin de l’autre et nous partageons des objectifs communs. De son côté, le chercheur d’emploi ne s’intéresse pas aux structures, mais avant tout au service qui lui est proposé. Par contre, une septième réforme de l’État pourrait plancher sur un rapprochement avec les autres Régions, avec le VDAB par exemple. »

Retrouvez également le reportage du Journal télévisé de Canal Zoom en cliquant sur ce lien: https://trends.levif.be/canal-z/bruxelles-formation-lance-un-appel-aux-entreprises/

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